Pour chaque film célébré aux Oscars, des centaines d’autres passent inaperçus et ramassent la poussière dans la section en rabais à 5 $ chez Walmart. Bien sûr, de nombreux films oubliés sont carrément mauvais, mais certains ne méritent pas la mauvaise réputation, l’échec au box-office ou les critiques injustes. Ces films sont des négligés ou des incompris. Voici un top 10 des films américains les plus sous-estimés.
1. American Psycho
On ne sait pas vraiment placer dans quelle catégorie ce film sorti en 2000. Est-ce un thriller? Un film d’horreur? Patrick Bateman a parfois un côté sérieux, tantôt un côté déjanté. Certains peuvent trouver une faiblesse à ce manque de cadre. Je crois totalement le contraire.
Avec un budget de seulement 8 millions, le film possédait une bonne brochette d’acteurs, dont Christian Bale, Willem Dafoe, Reese Whiterspoon, et Jared Leto. Selon Box Office Mojo, le film a rapporté plus de 34 millions. Pourquoi est-il sous-estimé alors? American Psycho aurait pu faire beaucoup plus et ce n’est que plus tard qu’il est devenu un film culte.
Les raisons du succès mitigé
Le film est tiré du roman de Bret Easton Ellis, sortie en 1991. Comme beaucoup de films tirés d’un livre qui a connu du succès, les gens ont la gâchette facile. L’adaptation n’est pas fidèle car le contraire aurait rendu le film inaccessible à cause des scènes de violence et de sexe. Néanmoins, le film a dû accepter la redoutée côte NC-17.
À l’époque, le marketing autour de ce film fût complètement raté. Un exemple? Les gens pouvaient s’inscrire à une infolettre et recevoir le supposé courrier que Patrick Bateman, le personnage principal, écrivait à son thérapeute. De plus, Lionsgate dépensa 50 000 $ pour un jeu de bourse en ligne : Make a Killing with American Psycho. L’obscur jeu invitait les joueurs à investir dans des films, des acteurs ou des musiciens en utilisant de la fausse monnaie hollywoodienne.
Pourquoi est-il devenu culte?
Les thèmes abordés sont la force du film. Encore aujourd’hui, ils sont d’actualité : la folie des grandeurs, le narcissisme, le matérialisme et la dictature de l’apparence.
Le film dépeint le monde yuppie mais à cause du jeu tellement bon de Christian Bale, on se surprend à le jalouser. Car, nous aussi, on veut une routine du matin comme Patrick Bateman!
2. Bladerunner
Pourtant, le film a tout pour plaire. La complexité des personnages est au rendez-vous. Visuellement, le film est parfait. Harrison Ford a le vent dans les voiles. Pour sa part, le réalisateur britannique Ridley Scott surfe sur la vague de son dernier film Alien. Cependant à l’époque, le cyber punk est un genre encore méconnu du grand public. Blade Runner était en avance sur son temps. Aujourd’hui, le film redéfini le genre cyberpunk. Combien de fois avons-nous vu dans une œuvre, une ambiance noire, illuminée de néons de couleur fluo?
Les raisons du succès mitigé
En 1982, les gens n’étaient pas prêts pour un film de l’envergure de Blade Runner. Un peu à l’image de celui qui a écrit la nouvelle, Philip K. Dick, c’est beaucoup plus tard qu’il connait le succès. Si la Warner veut mettre le paquet avec autant de budget que pour Star Wars, elle reste sur son appétit à la sortie du film. La critique traite le film de coquille vide et les sorties de Star Trek II et de E.T. n’aident en rien. On dit que le rythme est lent, confus et trop sombre pour rien.
Le retour en force
Au début des années 90, le restaurateur en chef de la Warner tombe sur le premier montage du film. Dès lors, le studio travaille sur une version « director’s cut » du film sans l’accord du réalisateur. On coupe notamment la voix off du narrateur pour la remplacer par une trame sonore de blues synthétique, ajoutant de la mélancolie à l’œuvre.
Suite à la projection de cette version, on redécouvre les qualités du film : la complexité des genres, les décors grandioses et l’ambiance noire qui caractérise l’époque des années 30. On décortique chaque phrase dite pour la rattacher à une explication. Plus tard, le film s’inscrivit même au palmarès des 100 plus grands films de l’American Film Institute.
3. L’Effet papillon
Selon Box Office Mojo, le film l’Effet papillon a engrangé des profits de plus de 96 millions. Il n’avait un budget que de 13 millions de dollar. Eric Bress et J. Mackye Gruber sont les grands artisans du film. Ils ont écrit et ils ont réalisé.
Le but d’un film? Nous tenir en haleine et nous faire passer une belle heure et demi. Pour moi c’est mission accompli, l’Effet Papillon rempli ces critères amplement.
La critique des connaisseurs
Tout en haut de la distribution de ce film sérieux de science-fiction, on peut noter le nom d’Ashton Kutcher. Connu plutôt pour son humour et son caractère enfantin, l’acteur se voit aussitôt décrédibilisé par la critique. Sur le « tomatometer » de Rotten Tomatoes, le film remporte la note de 33%.
4. A Scanner Darkly
Ce film avec notamment Keenu Reeves, Robert Downey Jr, Woody Harrelson et Winona Ryder, est une inspiration du sublime livre Substance Mort de Philip K. Dick, paru en 1977.
L’histoire est bonne, les dialogues sont justes et l’intrigue est excellente. La technique de rotoscopie utilisée par le réalisateur Richard Linklater est visuellement superbe. Tous les ingrédients sont là mais on ne parvient pas à produire un hit.
Comment perdre de l’argent avec un film
Le film a coûté 8,7 millions à produire. Combien il a rapporté? Seulement $7,659,918. Pourquoi? Qu’est-ce que c’est ça le marketing?
5. Johnny Mnemonique
Le public n’était pas prêt pour Johnny Mnemonic en 1995. À mon avis, il est sorti quelques années trop tôt, à une époque où les films dystopiques n’avaient pas nécessairement la cote.
À l’origine, Johnny Mnemonic était tiré d’une nouvelle de William Gibson, qui a paru en 1986. Gibson plaçait son intrigue dans une société ultra-technologique, où les gens achetaient des super implants, dans son cas c’était de mémoire.
Keenu Reeves cet homme si froid
Bref, c’était à l’époque où on trouvait que l’acteur Keenu Reeves était froid et avait l’air d’un robot…Le pire c’est que vous pouvez facilement interchanger Johnny Mnemonic et Néo de la Matrice.
D’après Box Office Mojo, le film a coûté 26 millions à produire et il n’a rapporté que 19 millions.
6. The Time Machine
Ce film de 2002 a été réalisé par Simon Wells, l’arrière-petit-fils de H.G. Wells, écrivain célèbre qui a écrit le livre original, dont s’est inspiré le film.
On se transporte donc à New York, où habite le scientifique Alexander Hartdegen, obsédé par le voyage dans le temps. Lorsque sa fiancée meurt sous les balles d’un voleur, il décide de créer une machine à voyager dans le temps. S’en suit toute une épopée…
Visuellement, le film est impeccable. L’ambiance du film nous transporte. Sur Rotten Tomatoes, on donne 29% au Tomatometer et 37% au « Audience Score », ce qui n’est pas vraiment explicable.
7. Paycheck
La sortie de Paycheck était en 2003, la même année où Ben Affleck joua dans le très attendu Gigli, un film qui possède l’étiquette de l’échec. Est-ce que le film Paycheck en a payé le prix? Je crois que par la bande, c’est possible.
Cette magnifique histoire fut écrite par nul autre que Philip K. Dick. Il est vrai qu’il faut réussir à percer le monde de l’écrivain pour apprécier son génie. Donc, est-ce que son écriture n’est pas assez grand public? C’est possible.
8. Equilibrium
Dans un avenir oppressif où toutes les formes de sentiment sont illégales, un homme chargé de faire appliquer la loi se lève pour renverser le système et l’État, il s’agit de John Preston (Christian Bale).
L’histoire écrite et réalisée par Kurt Wimmer est bonne. Cependant, elle est peut-être sortie au mauvais moment. Le genre nous rappelle le film la Matrice. D’ailleurs, beaucoup ont crié au plagiat…aussi sur 1984 de George Orwell.
Le film parle d’une société sans sentiment. Il serait peut-être intéressant que les « critiqueux » en prennent compte avant de dire que le film est froid.
Les séquences de combats sont ingénieuses. C’est un style de scènes d’action que nous n’avions jamais vu auparavant et c’est d’après moi, le point qui fait ressortir le film.
9. Black Dahlia
L’ambiance de ce film est absolument parfaite et la musique y contribue grandement. Certes, elle est différente du roman de James Elroy. Un film aussi lugubre et sombre que le livre ne serait pas autant divertissant. Est-ce qu’encore une fois les puristes sont déçus?
Je crois cependant que les principales critiques sont à propos du casting. Alors vous me dites, que le personnage principal quitte Scarlett Johansson pour la femme fatale Hilary Swank?
Enlevons ce détail. Pour sa part, Aaron Eckart est parfait en Lee Blanchard. On y croit. Les décors du film? L’ambiance qui nous transporte? On finit par compenser.
10. Starship Trooper
Paul Verhoven est davantage connu pour avoir réalisé le Robocop 1 ou bien Total Recall. Dans ces deux films, les effets spéciaux étaient éblouissants. Celui-ci a récidivé plus tard dans Starship Trooper. Pour ma part, c’était surtout le réalisme des monstres qui me jetait en bas de ma chaise. Je vous rappelle que nous n’étions pas encore à l’époque du CGI.
Démoli par la critique à l’époque, ce film a tenté d’être réhabilité par plusieurs depuis. Starship Trooper n’est pas à prendre au premier degré. En fait, il est une satire incroyable contre le militarisme et l’extrême droite.
S’il-vous-plaît, essayez de regarder ce film en regardant plus loin que les monstres et les mitraillettes. Sinon, il y a toujours les info-pubs à la sauce Verhoven, ajoutées tout au long pour vous faire sourire.
Des jeunes acteurs pleins de talents
Encore une fois, Verhoven a la main heureuse, en donnant la chance à une brochette de jeunes acteurs et de jeunes actrices : Denise Richards, Neil Patrick Harris, Dina Meyer et Casper Van Dien. Cependant, ce n’est pas tant eux qui font la force du film.
Une réflexion sur « Top 10 des films américains les plus sous-estimés »